La phobie scolaire ou refus scolaire anxieux 

Il s'agit d'enfants ou d'adolescents qui ont des difficultés à se rendre à l'école parce qu'ils ont peur du milieu scolaire. Il en résulte des douleurs dans le ventre ou d'autres plaintes liées aux manifestations corporelles de la peur. On parle de phobie scolaire quand cette peur est tellement intense qu'il existe des conséquences sur les apprentissages et sur les temps de présence en classe avec un absentéisme fréquent. Certains enfants ou adolescents présentant une phobie scolaire arrivent à se rendre à l'école la plupart des jours, mais au prix de gros efforts avec des peurs intenses et une fatigue secondaire. D'autres n'arrivent pas à y aller tous les jours, les absences sont donc “perlées” et d'autres encore n'y vont plus du tout pendant un temps prolongé. Le terme “phobie scolaire” a été utilisé pour décrire que ces jeunes ne vont pas à l'école ou y vont avec beaucoup de difficultés en raison d'une peur intense ou d'une anxiété majeure. Au départ, ce terme évoquait un mécanisme proche des autres phobies comme la phobie des ascenseurs, la phobie du noir, ou des araignées : une crise d'angoisse se déclenche à la vue ou à la pensée de cet endroit, elle n'existe pas dans les autres lieux. Le mécanisme de ce trouble est maintenant controversé et le terme lui-même est source de discussion contradictoire. 

La définition scientifique de la phobie scolaire est l'objet de discussions entre professionnels de la santé mentale. La définition qui fait le plus consensus est celle d'Ajuriaguerra (1974) : il s'agit d'enfants qui pour des raisons irrationnelles refusent d'aller à l'école et résistent avec des réactions d'anxiété très vives ou de panique quand on essaie de les y forcer. Ils restent cependant motivés et concernés par leur scolarité.

Estelle Caron et Hélène Denis, pédopsychiatres

La terminologie "refus scolaire anxieux" est une autre manière de dénommer la phobie scolaire qui est actuellement privilégiée pour parler de cette problématique dans le monde scientifique francophone.